De l’influence de la personnalité dans les relations mutualistes
Tout le monde a son petit caractère, même les wapitis ! D’après une étude canadienne, la relation que ces grands cerfs dodus entretiennent avec les pies qui se chargent de leur toilette dépend de leur personnalité. Les wapitis les plus timides laissent les oiseaux picorer sur leur dos, les belliqueux les envoient balader.
Dans une relation mutualiste, chacun y gagne. Le meilleur exemple est bien sûr celui des oiseaux pique-bœufs qui cassent la croûte sur le dos des grands mammifères et les débarrassent ainsi des parasites. Mais, dites-donc ? A se faire arracher des tiques sur le râble toute la journée, ils doivent le sentir passer… Alors, pourquoi les bœufs, les cerfs, les rennes du père-noël et autres grands ongulés laissent faire cette bande de piafs ? On s’avancerait beaucoup à imaginer qu’ils savent que c’est pour leur bien, il n’y a qu’à voir, votre chien n’aime pas particulièrement aller chez le véto.
Un jeune chercheur d’Alberta a donc passé du temps auprès d’un groupe de wapitis avec l’intuition que la personnalité des individus y était pour quelque chose. Chez les 16 femelles adultes qu’il a suivies, le biologiste a identifié des tempéraments bien différents. Certaines sont du genre timide, limite trouillardes, elles sont très vigilantes et restent toujours au centre du groupe. D’autres sont dominantes, agressives et nettement plus hardies. Même chose chez les pies : il y a les téméraires et les flippées.
La revanche des timides
C’est net ! Les wapitis timides, les plus cools, acceptent mieux les oiseaux nettoyeurs et les pies aventureuses prennent plus de risques, de vraies pros de l’atterrissage sur wapiti. Comme on dit, les opposés s’attirent… Les pies les plus délurées font du marteau-piqueur sur le dos de wapitis flegmatiques. Bravo le tableau ! Vu par un biologiste, ça donne tout autre chose. Voilà, en gros, ce que nous dit le chercheur : en ayant une plus grande tolérance pour les pies, les wapitis timides peuvent réduire leur charge de tiques comparativement aux individus plus agressifs et ainsi être en meilleure santé. De quoi compenser le fait que les dominants leur disputent la nourriture et, finalement, s’en sortir pas trop mal dans la vie. Un pied-de-nez à la loi du plus fort ? Je vous laisse méditer là dessus…
Source :
Interactions between cleaner-birds and ungulates are personality dependent, Biology Letters, nov. 2017
Illustration :
Timide wapiti, bricolage micrologie, 2017
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Un plaisir de retrouver ces billets, toujours aussi drôles qu’intéressants. Mention spéciale pour les illustrations qui confinent à la perfection !
mazette ! que c’est sympa ! merci merci !
Vous vouliez sans doute dire : un pie-de nez :o) !
vous me prenez au pie-de-la-lettre 🙂
Je suis contente de voir de nouveaux articles. Toujours très sympa. Merci