Accablants, les chiffres viennent de tomber : un français sur deux est en surpoids. Au titre des solutions, un article publié par le Journal of Marketing Research propose le « gâteau au chocolat croquant au café, aromatisé de miel avec une pointe de myrtille ». Sans rire ! Il semblerait qu’à la pensée même d’une douce nébuleuse de plaisirs mêlant le goût, les parfums et les textures, les gens choisissent de plus petites portions. Quand on leur propose un bête « gâteau au chocolat », ils penchent pour la plus grosse part.
Dès qu’il est question de nourriture, le plaisir est inversement proportionnel à la quantité. Il est à son maximum à la première bouchée puis décline plus on engouffre. D’après les chercheurs, l’appel au plaisir serait l’arme ultime pour inciter les consommateurs à réduire les doses, nettement plus efficace que les informations nutritionnelles. Il faut bien avouer que les valeurs en acides gras saturés, carbohydrates, glucides et autres termes abscons désormais présents sur tous les emballages évoquent plutôt l’industrie chimique que l’extase gastronomique. De la poésie bordel !
Après une batterie de tests avec des adultes, les chercheurs ont également mené une expérience avec des enfants de 5 ans à l’heure du goûter. Un premier groupe de bambins est soumis à des stimulations positives et multi sensorielles. Les scientifiques évoquent avec eux des jeux à la plage, des bonhommes de neige puis les invitent à décrire ce qu’ils ressentent en fermant les yeux. Il leur est ensuite proposé de choisir entre différentes portions de gâteau au chocolat, en leur demandant d’imaginer si le gâteau va être bon. Les enfants qui ont rêvé au bonhomme de neige choisissent de plus petites parts que ceux du groupe test qui n’a pas été stimulé. Vous pouvez toujours tenter l’expérience à la maison…
(et nous raconter si ça marche dans la section commentaire, juste là en dessous)
[E.Le]
Source : Pleasure as a Substitute for Size: How Multisensory Imagery Can Make People Happier with Smaller Food Portions, Journal of Marketing Research, oct. 2016
Illustration: UnderSizeMe, Collage Micrologie, 2016, inspiré par John Tenniel in Lewis Carroll Alice’s Adventure in Wonderland, 1865
[…] une pièce plus sombre et cosy, nous serions enclins à manger plus lentement et à prendre plus de plaisir. C’est pas mal non plus […]