Bon vent aux oiseaux

La LPO mesure l’impact du parc éolien français sur les oiseaux

Sûr, les parcs éoliens ont toujours quelque chose d’impressionnant. Alors imaginez l’effet que ça peut faire si vous êtes un roitelet à triple bandeau de 5 g. En pleine migration, vous vous retrouvez face à un moulin géant de 120 m de haut qui agite ses pales comme un hachoir.

Broyeuse à poussin ?

La LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) vient de publier la première étude bilan sur la mortalité des oiseaux due aux éoliennes en France. Ben, franchement, c’est pas trop la cata. En compilant 197 rapports de suivis réalisés entre 1997 et 2015 sur 142 parcs français, les ornithologues dénombrent 1 102 cadavres. Au terme de prudents calculs et tout en nuances, une éolienne flinguerait moins de deux oiseaux par an. Les auteurs du rapport notent quand même de fortes disparités : le nombre de tués varie de 0,3 à 18,3 par éolienne et par an selon les parcs.

Avec les données à disposition, rien ne permet d’affirmer que ces différences soient liées à la taille des turbines. Pour l’heure, les disparités constatées sont plutôt le fait des études elles-mêmes. Sans surprise, c’est dans les secteurs les plus suivis que l’on dénombre le plus de cadavres, notamment les ZPS (zone de protection spéciale, Directive Oiseaux, UE, Natura 2000), là où, forcément, il y a plus d’oiseaux…

Parmi les espèces les plus touchées, près de la moitié sont des passereaux. Le minuscule roitelet à triple bandeau en prend pour son grade. C’est ensuite le virevoltant martinet noir qui ramasse, surtout en période de migration et lors de l’envol des jeunes. Les rapaces sont eux aussi au funeste palmarès. Le faucon crécerelle au vol stationnaire si particulier prend un coup de pale de temps en temps.

La France compte aujourd’hui 5 760 éoliennes en exploitation, et on s’attend à en avoir 8 000 d’ici à 2023. Du coup, les préconisations de la LPO sont assez claires : améliorer le suivi et interdire la construction des parcs dans et aux abords des ZPS.

A bon entendeur,

 


Source : 

Le parc éolien français et ses impacts sur l’avifaune. Etude des suivis de mortalité realizes en France de 1997 à 2015, LPO France, juin 2017

Je vous invite à consulter le rapport complet ici


Illustration :

Bon vent aux oiseaux, bricolage Micrologie 2017, inspiré de Don Quichotte, sur un papier peint de William Morris The Strawberry Thief (Flower and Bird Pattern), 1884


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2 Comments

  1. La Mouette
    23 juin 2017
    Reply

    Une petite précision. Vous indiquez « Sans surprise, c’est dans les secteurs les plus suivis que l’on dénombre le plus de cadavres, notamment les ZPS ». C’est une évidence que plus on cherche… plus on trouve. Mais l’étude va plus loin. Elle compare le nombre de cadavres retrouvés par prospection, c’est-à-dire indépendamment de la pression d’observation. Et, même en utilisant cette unité de mesure, la mortalité constaté par prospection est bien 2 fois plus importante à proximité des ZPS.

    • [E.Le]
      23 juin 2017
      Reply

      En effet chère Mouette (vous êtes particulièrement affectée d’ailleurs, vous avez du voir dans le rapport que la mouette arrive en n°4), plus de cadavres retrouvés là où la densité d’oiseaux est plus importante (ZPS). Du coup, au terme du rapport, la LPO préconise de ne pas installer de parc près de ces secteurs

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